La dépendance ne doit pas être perçue comme une marque de fragilité ou une absence de détermination. En réalité, elle est à classifier parmi les pathologies chroniques, car elle entraîne une altération durable du fonctionnement cérébral. Au sein de notre cerveau, des milliards de neurones, ces cellules nerveuses, dialoguent à l'aide de substances chimiques spécifiques, les neurotransmetteurs. Ces derniers sont émis par un neurone émetteur et se fixent sur un neurone récepteur, facilitant ainsi la transmission des signaux. Cependant, dans le contexte d'une dépendance, ce mécanisme de communication neuronal est perturbé, notamment au sein du circuit de la récompense cérébral.
L'action de consommer une substance addictive ou de s'engager dans certains comportements déclenche la libération de dopamine, un neurotransmetteur, en quantités importantes. Cela entraîne une surstimulation du circuit de la récompense dans le cerveau, dont les récepteurs sont inondés et génère un état d'euphorie. Pour revivre cette sensation, la personne se sent poussée à répéter la consommation de la substance ou le comportement en question, créant un cycle répétitif. Le cerveau, subissant ces stimulations fréquentes, se transforme et s'adapte à ces conditions, nécessitant des doses de plus en plus fortes pour ressentir les mêmes effets euphoriques antérieurs. Ce phénomène est connu sous les termes de tolérance ou d'accoutumance.
Le phénomène d'addiction implique une dépendance envers une substance (médicament, alcool, drogue etc) ou un comportement (achats compulsifs, jeux en ligne, paris etc). Cette dépendance entraîne des effets néfastes, à la fois sur la santé de l'individu concerné mais également sur sa santé financière. En effet, les addictions sont souvent la cause de difficultés financières importantes. Cette dépendance a un impact prolongé sur la vie de l'individu en question, la poussant à répéter fréquemment l'activité concernée et influençant ses choix de manière significative.
Des facteurs environnementaux ou individuels peuvent favoriser l'installation de cette dépendance. Tout le monde n’est pas touché de la même manière par les addictions. Nous allons essayer de lever le voile sur les causes qui provoquent certaines dépendances.
Avant de comprendre en profondeur quelles sont les causes des addictions, il convient de comprendre quels sont les premiers signes d’une dépendance.
En fonction de la gravité de la dépendance, l'addiction peut avoir des conséquences importantes dans la vie professionnelle et/ou privée de la personne affectée. Voici les étapes typiques d'un cercle vicieux de l'addiction :
La dépendance se caractérise par le besoin croissant de répéter une consommation, qui vient combler un manque ou une envie et se manifeste de manière de plus en plus fréquente. Au départ, cette consommation peut être occasionnelle et qualifiée d'"usage", puis elle devient de plus en plus problématique jusqu'à atteindre le stade d'"abus" et enfin de dépendance. À ce stade très avancé de la consommation, le besoin occupe une place centrale dans la vie de l'individu affecté, malgré la conscience des conséquences négatives que cela engendre sur sa santé, ses finances et ses relations.
Le diagnostic de l'addiction se base sur des critères précis établis par des experts en santé mentale et répertoriés dans le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux). Ces critères comprennent plusieurs signes tels que la perte de contrôle, l'impact négatif sur la vie quotidienne, la tolérance accrue à la substance, le besoin impérieux de consommer et la présence de symptômes de sevrage.
D’après l’excellent livre “Quand mon cerveau devient accro” du neuroscientifique Marc Lewis écrit en 2015, les drogues affectent le cerveau en se concentrant sur les circuits de récompense, les neurotransmetteurs et les changements dans les connexions neuronales.
Les drogues peuvent affecter la perception du plaisir et de la douleur chez les personnes dépendantes.
Dans le cas des troubles liés à l'addiction, le fonctionnement de base du cerveau est altéré, soit par l'usage d'une substance (telle que l'alcool ou les drogues) qui amplifie la sensation de plaisir, soit par un dysfonctionnement initial du système de récompense du cerveau qui ne s'auto-régule pas de manière adéquate. Lorsque ces deux facteurs sont présents, cela peut conduire à la maladie addictive.
Dans des situations normales telles que l'alimentation ou l'activité sexuelle, la dopamine est libérée dans le cerveau, provoquant un sentiment de plaisir qui ne dure que quelques instants. En revanche, lorsque l'on consomme des drogues, la libération de dopamine est beaucoup plus longue et beaucoup plus intense.
De plus, nos neurones conservent la « mémoire » de cette stimulation et développent une forme de tolérance, ce qui signifie qu'il faut augmenter la fréquence et la quantité de consommation pour atteindre le même niveau de plaisir, créant ainsi un cercle vicieux menant à la dépendance.
La réponse est malheureusement non…
L'addiction est une maladie du système nerveux qui affecte certaines personnes plus que d'autres. Certaines personnes ont une vulnérabilité génétique et environnementale qui les rend plus sensibles à la consommation de drogues ou à certains comportements. Le cerveau de la personne dépendante présente deux faiblesses :
Comme nous l’avons vu juste avant, le système de récompense du cerveau est lié à la dopamine, un neurotransmetteur qui est libéré lorsque nous ressentons du plaisir. Lorsque le cerveau reçoit une récompense inattendue après un certain comportement, il "enregistre" cette récompense et encourage la répétition de ce comportement. Cela peut conduire à une addiction, car une personne dépendante ne peut pas résister à la consommation de la substance qui lui a procuré du plaisir.
Le déficit de plasticité synaptique est lié à la capacité des synapses (les connexions entre les neurones) à s'adapter et à changer en fonction des expériences. Chez certaines personnes, cette capacité peut être altérée, ce qui peut entraîner une automatisation des comportements compulsifs et une perte de contrôle conscient sur ces comportements.
Les causes des addictions sont un sujet très complexe. Si vous souhaitez lutter contre votre addiction afin d’éviter des conséquences dramatiques, tant sur le plan social que sur le plan financier, il est vivement conseillé de se faire accompagner par des professionnels.